L\'Emir Abd el Kader

Une partie de l’histoire de L’INCONNU EMIR ABDELMALEK EL DJAZAIRI

Une partie de l’histoire Révolutionnaire occultée : L’INCONNU EMIR ABDELMALEK EL DJAZAIRI

January 17, 2012
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Photos de la maison d’Emir Abdelkader à Damas

 

 

 

Contribution de Abdelkader BEN BRIK

L’histoire de notre pays est toujours inconnue. Nous ne cherchons pas le pourquoi, ni nous insistons à nous la faire connaitre, nous savons que certains incultes ne peuvent rien donner, seulement des histoires de science fiction, montées et réalisées dans un cercle fermé. Maintenant que le souffle nouveau de l’Internet affleure notre pays, on se passe de certains journaux incapables de présenter à leurs lecteurs un menu consistant. Il est cependant plus qu’un besoin d’évoquer les noms et les actions des Algériens aux générations montantes pour qu’elles gardent le lien avec le passé glorieux de cette patrie qui est l’Algérie et ce, en vue de consolider le présent en faisant échec aux divers courants idéologiques qui s’abattent sur notre société dans le but de la corrompre pour mieux l’asservir. C’est dans cet ordre d’idées que l’article dont la première partie est diffusée par Kabyluniversel qui a traité les illustres combattants de la liberté : Fendi Abdallah, Amar le Kabyle et aujourd’hui avec la seconde partie, l’Emir Abdelmalek qui a dirigé la révolte armée au Maroc contre l’ennemi français de 1916 à 1924.

Il s’agit de l’Emir Abdelmalek fils de l’Emir Abdelkader El Djazairi. Cet Algérien vivait auparavant à Damas en Syrie avec ses neufs frères et ses dix sœurs après la mort de son père l’Emir Abdelkader survenue le 23 mai 1883 dans cette ville. Tous les enfants de l’Emir Abdelkader reçurent le titre honorifique de ‘’Pacha’’ de la part du sultan calife.

Maison de l' Emir ABK à Medea

C’est ainsi que l’Emir Ali, fils de l’Emir Abdelkader, avait été promu par le pouvoir Ottoman du poste de député à Damas à celui de vice-président du parlement ottoman. La France, de son côté, invita l’Emir Omar à Paris, le combla de décorations et organisa en son honneur une fête.                                                                                                                                                       Quant à l’Emir Abdelmalek, c’est l’Allemagne qui prit contact avec lui. Il retourna en Algérie et intégra l’armée française. En 1906, à la suite de la conférence d’Algesiras, Abdelmalek fut nommé chef de la police à Tanger, au Maroc, il faut signaler qu’à cette époque, cette ville était un centre d’intrigues, de propagandes et d’espionnage par les grandes puissances rivales, notamment la France et l’Allemagne. L’Emir Abdelmalek qui était gradé colonel, était la cible favorite des agents de ces puissances, ceux de l’Allemagne en particulier, dont il prit position et se rallia tout à fait aux ennemis de ses ennemis : l’Allemagne. Quand en 1914, la guerre éclata, les ministres des puissances centrales à Tanger furent expulsés. En avertissant secrètement le chargé d’affaires allemand, l’Emir Abdelmalek lui donna le temps de détruire des documents compromettants. Selon certaines sources, Abdelmalek avait des rapports étroits avec l’agent allemand, Albert Barres, connu sous le pseudo de ‘’Si Hermann’’. Ce dernier était une sorte de Lawrence du Maroc, opposé aux Français.

Au mois de mars 1915, après avoir envoyé sa famille en Espagne, l’Emir Abdelmalek déclara la guerre à la France. Les nationalistes marocains, opposés au traité du protectorat, se rallièrent à cette cause sainte, l’un d’eux, l’Emir Abdelkrim El Khettabi, servait d’agent de liaison entre Abdelmalek et les puissances d’Europe Centrale. Son rôle consistait à faire passer des armes et des munitions par l’Espagne. Abdelmalek coordonna ses stratégies guerrières contre les colonialistes français avec celles d’autres dirigeants marocains qui s’étaient révoltés contre la France depuis la déclaration du protectorat, tels Achiba, Ach Chin Guiti…

Sur le plan diplomatique, c’est l’Emir Ali, frère d’Abdelmalek, qui avait joué un rôle important. Il se déplaçait entre Istanbul, Berlin et Genève durant toute la guerre et entretenait un contact permanent avec les déserteurs algériens de l’armée française et les prisonniers des camps allemands. L’Emir Ali servait de porte-parole à  Abdelmalek à l’étranger. Les activités guerrières de ce révolté algérien étaient  rapportées par la presse étrangère, en particulier par l’agence allemande ‘’Waff’’.

Les soldats algériens, déserteurs et prisonniers étaient bien traités par les allemands. Desparmet raconte que l’Emir Ali préparait ces soldats bien entrainés avec une optique patriotique. Une fois bien préparés, les soldats étaient envoyés en Algérie pour participer aux insurrections populaires. A noter qu’en Algérie en 1916, éclatèrent plusieurs actions de guérilla, s’étendant  Depuis la Kabylie jusqu’à l’Ouest du pays pour atteindre le Hoggar. Un grand nombre de déserteurs de l’armée française gonfla les rangs des Révolutionnaires contre l’occupant. Les chefs religieux, soutenaient ces insurrections.

Aussi on indique qu’en 1916, le comité musulman pour l’indépendance des pays de l’Afrique du Nord était créé à Berlin. Les cérémonies furent rehaussées par la présence de hauts dignitaires allemands de l’Emir Ali et de jeunes algériens intellectuels dissidents.  Cette initiative donna un souffle nouveau à l’action armée de l’Emir Abdelmalek au Maroc et aux révoltes en Algérie. Après la défaite de l’Allemagne en 1918, l’Emir Abdelmalek réussit à s’assurer le soutien de l’Espagne. D’autre part, grâce à sa popularité et à son prestige, il continua à recruter un nombre important de Marocains au point qu’il conserva une forte armée. Une revue française écrivait, à cette époque : « l’Emir Abdelmalek est notre Rocher de Sisyphe. Chaque fois que nous le repoussons, il nous  marche à nouveau sur les pieds ».

En effet, au cours des multiples batailles, il avait infligé aux colonialistes français de lourdes pertes tant humaines que matérielles. C’est pourquoi la France avait désigné, à la tête de son armée au Maroc, l’un de ses meilleurs chefs, le Maréchal Lyautey qui pratiqua une répression très brutale contre la population marocaine, des crimes et délits contre l’humanité  ont été commis par ce sinistre Marechal. Il est à signaler que les Algériens suivaient attentivement les actions armées menées par l’Emir Abdelmalek. Le ‘’téléphone arabe’’ comme on dit fonctionnait à merveille. Leur animosité à l’égard des colons s’accentuait d’avantage.

Malheureusement des divergences, en matière de stratégie et d’alliance, sont apparues entre Abdelmalek et Abdelkrim, ce qui allait affaiblir leurs forces. En effet , Abdelkrim se sépara de Abdelmalek et prit la tête de contingents marocains du Rif soulevés contre l’Espagne. C’est alors que la France et l’Espagne se rallièrent et conjuguèrent leurs efforts contre les deux Révolutionnaires de la Révolte armée. Ces deux sœurs latines parvinrent à neutraliser les deux chefs de la Révolution, l’Emir Abdelmalek fut tué au cours d’une bataille au mois d’aout 1924 au lieu dit ‘’Al Azib Al Midar’’ près de Tétouan (Maroc), et l’Emir Abdelkrim El Khettabi fut contraint à l’exil en 1926. La contribution de l’Emir Abdelmalek au nationalisme marocain a été considérable. La révolte armée de l’Emir Abdelmalek, comme l’écrit le docteur Saad Allah dans son livre ‘’La Montée du Nationalisme en Algérie’’ doit être considérée dans  une triple perspective, africaine, maghrébine et arabe.

50 années après l’indépendance, aucune commémoration du valeureux combattant, l’Emir Abdelmalek.  Il demeure inconnu.

Nous ne croyons pas à une amnésique qui frappe les responsables algériens, pour oublier les valeureux combattants, surtout un homme comme l’Emir Abdelmalek. Est-ce l’ignorance de l’histoire ? Ou les gens qu’il faut ne sont pas  à la place qu’il faut ?!  L’Emir Abdelmalek, son père Abdelkader, son neveu l’Emir Khaled, de même que tous ceux qui ont contribué à la survie de la conscience  nationale et à la réussite de l’indépendance de notre pays doivent figurer dans nos livres d’histoire…                                                                                                                      

En évoquant les noms et les actions de ces hommes, nous ne ferons que nous rendre justice et éclairer le chemin pourtant bien balisé par un mouvement révolutionnaire des plus marquants de l’Histoire humaine. Agir dans ce sens, c’est assurer la stabilité du pays et protéger notre personnalité arabo-berbère de toute tentative d’aliénation culturelle.

A.Ben Brik,

kabyleuniversel.com



18/01/2012
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