Ce récit, vous l'aurez deviné, ne date pas d'hier. En réalité, il est acté de 1882
Et le sous-préfet prit la plume
Revenons à ce scandale de 1882... La situation était devenue tellement insoutenable que le 8 juillet, le sous-préfet de l'époque se décida à tremper la plume dans l'encre pour écrire en ces termes au préfet de Nice : « Monsieur, j'ai l'honneur de porter à votre connaissance que les Arabes prisonniers de l'île Sainte-Marguerite se baignent chaque jour dans un état de complète nudité, commettant ainsi le délit d'outrage à la pudeur. Les personnes qui résident sur Sainte-Marguerite se plaignent vivement et à juste raison de cet état de chose. Je vous serais très reconnaissant de bien vouloir signaler le fait à l'autorité militaire afin qu'elle prenne des mesures pour le faire cesser. »
La réponse des autorités ne tarda pas à arriver
C'est ce que le préfet fit. Et la réponse des autorités militaires ne tarda d'ailleurs pas à arriver. Voici donc ce qu'a écrit le général Bellemare, commandant la 29e division d'infanterie, le 24 juillet : « Monsieur le préfet, j'ai l'honneur de vous informer que les Arabes internés sur l'île ont été pourvus de caleçons nécessaires pour servir à la baignade. » (1) Ce sont des prisonniers de guerre de la conquête d'Algérie. 49 hommes, 113 femmes, 89 enfants, 39 domestiques, ils constituaient la smala d'Abd El Kader.
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