La grotte de "Seb’a Rgoud", une légende à l’épreuve du temps
MEDEA - Un grand mystère entoure la grotte de "Seb’a Rgoud" (Les sept dormants), à Boghar, commune du sud ouest de Médéa, où peu de personnes ont osé, à ce jour, s’aventurer à l’intérieur de cette cavité souterraine qui a inspiré tant de récits et de légendes.
Située au milieu d’un dense massif forestier qui longe la partie sud de la localité de Boghar, une ancienne garnison romaine, ayant servi durant l’époque de la résistance populaire de quartier général au commandement de l’Emir Abdelkader, la grotte de "Seb’a Rgoud", renvoie, comme son nom l’indique à l’histoire des "gens de la caverne", (Ahl El-kehf), rapportée dans le saint Coran.
S’il est peu probable qu’il s’agisse de la caverne où ont séjourné, au cours du 2e siècle après J-C, et pendant trois cent neuf ans, selon le récit du Coran, sept jeunes chrétiens qui craignaient pour leur foi, et dont les historiens en situent l’endroit à Ephèse, en Turquie, le lieu en fait référence à cette histoire d’hibernation et de résurrection, qui continue de fasciner, presque 19 siècles après.
Une fascination qui aurait pousser, raconte-t-on, certains membres d’une confrérie religieuses établie dans la Zaouia de Cheikh Sidi Ali Lebaadj, située en contre bas de la grotte, à faire un lien entre cette histoire et cette cavité souterraine d’où sortent des bruits étranges qui donnent au lieu sa dimension émotionnelle, selon les récits rapportés par les anciens qui le tiennent, eux aussi, des témoignages des rares personnes qui ont exploré ce lieu, il y fort longtemps.
D’après ces mêmes récits, les membres de la communauté religieuse qui fréquentaient la Zaouia ont attribué à cette immense cavité le nom qu’elle porte aujourd’hui, en ayant l’intime conviction qu’il s’agit de l’emplacement du lieu de séjour des sept jeunes chrétiens auquel fait référence le saint Coran.
L’on suppose également que les rares personnes qui ont visité cette grotte ont contribué à entretenir cette légende, à travers les descriptions faites après cette virée à l’intérieur de cette cavité. Des descriptions accentuées sur le coté mystérieux, à la limite de l’imaginaire, qui se dégage de ce lieu où la vue de certains phénomènes géologiques prenait une toute autre signification pour les esprits de l’époque.
Ces explorateurs racontent aussi avoir entendu des bruits étranges qui venaient de l’intérieur de la grotte que certains assimilaient à des voix d’hommes ou ce qui est supposé l’être, renforçant ainsi le mystère qui plane sur cet endroit.
D’autres récits parlent de "profondeurs insondables" pour expliquer la longueur réelle de cette cavité. L’on atteste que la grotte longe tout le massif forestier et débouche, à des kilomètres plus loin, sur la ville de Djendel, ville frontalière entre Médéa et Ain-Defla.
Un passage souterrain qu’aurait emprunter des personnes "intrépides" en quête d’émotions fortes, puis les résistants qui appartenaient aux troupes de l’Emir Abdelkader stationnés dans cette région montagneuse, et, plus tard, les moudjahidine de la glorieuse Révolution de Novembre 54, d’où ils pouvaient contourner l’ennemi et regagner leur base de repli sans subir de pertes, rapportent des vieux de la région.
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