L\'Emir Abd el Kader

Visites à Paris

 

              En souvenir de ma visite à l'exposition universelle de 1867

 

La société et le monde dans les années 1830.

Science, technique et industrie

Alors que naît la grande industrie, source de capitalisme et créatrice d'un prolétariat urbain, le développement des transports (le premier chemin de fer de Stephenson fonctionne en 1822-1825, la locomotive de Seguin en 1829), les grandes techniques transforment peu à peu le monde par la machine : progrès du tissage grâce au métier de Jacquard en 1805, découverte par Niepce du principe de la photographie en 1823, invention par Mac Cormick de la moissonneuse mécanique en 1824, de la machine à coudre par Thimonnier en 1830, du moteur électrique par Dal Negro, en 1831, de l'hélice par Sauvage en 1832, du télégraphe électrique par Gauss en 1833, du marteau-pilon par J. Nasmyth en 1842. Ces découvertes s'accompagnent d'un élargissement incroyable des connaissances (sources nouvelles d'énergie, électricité). La science, dont le rôle avait été spéculatif et philosophique, est entraînée par la technique ; l'apparition d'une industrie chimique, conséquence des découvertes de Lavoisier, pousse des savants comme Chevreul. Les machines à vapeur fonctionnent déjà quand Nicolas léonard Sadi Carnot publie en 1824 ses « Réflexions sur la puissance motrice du feu ». En physique, l'électricité et les lois de l'électromagnétisme sont à peine étudiées (Faraday, Ampère, Joule) que les premières applications fonctionnent déjà (télégraphe). Les académies, réorganisées par Napoléon ou imitées des modèles français, les sociétés pour l'avancement des sciences (Etats-Unis, en 1848), les grandes expositions nationales et internationales qui auront de plus en plus d'importance dans la seconde moitié du siècle, la presse scientifique qui se multipliera (« Annales de mathématiques », 1810 ; « Journal für die reine und angewandte Mathematik », 1813), tous ces progrès rapides ouvrent l'ère de la civilisation scientifique.

 

La locomotive de Marc Seguin
La locomotive de Marc Seguin
Le métier de Jacquard achevé en 1806
Le métier de Jacquard achevé en 1806
Nicolas Léonard Sadi Carnot en uniforme de polytechnicien peint par Louis Léopold Boilly
Nicolas Léonard Sadi Carnot en uniforme de polytechnicien peint par Louis Léopold Boilly
Michael Faraday
Michael Faraday

L'art lui-même est bouleversé par les découvertes de la science et par les techniques nouvelles. Les architectes se voient disputer les bâtiments par les ingénieurs, qui réalisent en fer non seulement des ponts (pont de Waterloo à Bettws y Coed par Thomas Telford en 1815, pont de Tournon sur le Rhône par Marc Seguin en 1824), mais des usines. Les premières, dès la fin du XVIIIè siècle, utilisent déjà le fer, incombustible : usine de coton à Derby par Strutt dès 1792, à Salford par Boulton et Watt en 1799-1801)… De même sont construits en fer les marchés ou les gares : gare d'Euston à Londres par Stephenson, 1835-1837).

En 1839, Daguerre, peintre et paysagiste de talent, perfectionne les travaux de Niepce et reçoit pour son daguerréotype un vote de félicitation de la Chambre. Avec cet ancêtre de la photographie, le portrait peint perd peu à peu son intérêt pour l'artiste. En 1837, la mise au point du procédé de galvanoplastie, qui permet la gravure en relief et les moulages en métal, est une invention majeure pour la gravure et la sculpture.

Me voici en visite à la Bibliothèque Nationale

 

Et ailleurs

Quand Napoléon III m'invite dans sa loge à l'Opéra de Paris en 1852 avant que je ne pars pour la Turquie.

 

Superbe vase en faïence réalisé spécialement par la manufacture de Gien rivalisant d'ingéniosité et de beauté pour l'exposition Universelle de Paris en 1863, où je me suis rendu à chaque fois que j'ai pu le faire et avec un grand plaisir.

 

 

( La première s'ouvre à Londres en 1851. Puis la France inaugure une brillante suite d'expositions universelles. Lors de l'exposition universelle de1867, le sultan Abd-El-Kader y déclara : cette exposition marque le triomphe de la civilisation à l'Empereur Napoléon III . )

Le palais de l'Industrie en 1855

 

                                     Exposition universelle de 1855 à Paris

Et l'on accueillit des visiteurs illustres. Un des premiers fut Abd el-Kader, libéré par Louis-Napoléon en 1852, et qui se montra enthousiaste. « Ce lieu, s'écria-t-il devant le médiocre bâtiment de Viel, est le palais de l'intelligence, animé par le souffle de Dieu ! ».La majorité des États européens, à l'exception de la Russie avec laquelle France et Angleterre étaient en guerre en Crimée, accepta l'invitation.
On avait du même coup, mettant fin au paradoxe qui avait consisté, sous Louis-Philippe, à bâtir tous les cinq ans un édifice provisoire, décidé la construction d'un bâtiment « pouvant servir aux cérémonies publiques... d'après le système du Palais de Crystal ». Son édification fut ordonnée par décret du 27 mars 1852, dès le lendemain de l'Exposition de Londres. Les Champs-Élysées furent désignés pour recevoir ce « Palais des Arts et de l'Industrie », liaison sémantique nouvelle, et l'on demanda des projets. Hector Horeau, qui a laissé le souvenir d'un architecte à la fois visionnaire et maudit, étudiait la question depuis longtemps, faisant appel à la construction métallique, mais il fut écarté une fois de plus.
Hittorff, architecte des Champs-Élysées et à qui la commande aurait donc dû revenir, présenta un projet d'architecture métallique affirmée, traduisant une composition en volumes et annonçant les futures Halles de Baltard, mais la commission le jugea trop petit (faut-il voir là l'intervention d'Haussmann, adversaire permanent d'Hittorff ?) et Napoléon III se prononça pour un plan d'Alexis Barrault, ingénieur lié au saint-simonisme, et la construction aux architectes Viel et Desjardin, qui édifièrent en 1853, au « carré Marigny », sur l'emplacement actuel des Grand et Petit Palais, parallèlement aux Champs-Élysées, un lourd bâtiment de 250 mètres de long (plus que la façade des Invalides) et 180 mètres de large, qui offrait intérieurement une nef centrale encadrée de deux autres nefs un peu moins hautes. Rien de tel n'avait jusqu'ici été créé en fer et verre, jamais une voûte n'avait couvert une aussi vaste enceinte. Du sol à la clé (trente-cinq mètres), rien n'arrêtait le regard. Les fermes de métal en plein cintre mesuraient vingt-quatre mètres de rayon.

Le long de la Seine s'élevait la Galerie des Machines, longue d'un kilomètre deux cents sur seulement vingt-huit mètres de large, aux entrées d'extrémités de style résolument classique, ouvrant sur une nef à fermes métalliques endemi-cercle. Elle abritait une section purement technique, temple de l'Industrie où la France affichait sa compétition avec l'Angleterre. D'innombrables machines y fonctionnaient toute la journée, alimentées par la vapeur, dans un bruit assourdissant. On y voyait la locomotive à vapeur Cockerill, apte à tirer des convois de quatre cent cinquante tonnes de houille, ou la Crampton, des usines Cail, qui pouvait atteindre cent kilomètres/heure de moyenne, la rotative de Marinoni, grâce à laquelle la Presse va se développer et se diversifier, les machines à coudre de Grover et Baker ou de Singer, début d'une étonnante saga industrielle.



14/12/2008
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