L\'Emir Abd el Kader

Traversée de la méditerranée, traversée des mers, des épreuves.......

Après avoir délibéré avec mes alliés, avec les miens , avec moi-même en prenant appui sur la prière de l'Istikhâra, la prière de Consultation, je dois prendre une décision terrible afin de mettre un terme à cette vision atroce du sang versé de mon peuple.Je ne supporte plus cette situation .Je dois le faire : je dépose les armes.

Dès lors, mon pays, les miens,en un mot ma terre resteront derrière moi , en Algérie.

Je ne pouvais savoir que je passerai cinq longues et difficiles années sur la terre de France. Un jour enfin, une disposition signée, me permettra de partir en terre d'islam.

A bord de l'Asmodée, frégate à vapeur française, la traversée se déroule sur une mer houleuse. Nos appels, prières et dikhr vers le Ciel sont entendus : la mer se calme . Le fruit de la quête organisée est donné à un jeune garçon, le plus démuni.

Notre arrivée à Toulon.

Ici tout est mouvant , la terre n'est ferme qu'en apparence.....une agitation autour de nous n'indique rien de bon , il n'y a pas deux discours indentiques , je suis perçu comme un danger public , une grande menace pouvant susciter rebellion, mouvement de foule, évasion, émeute, que sais-je ! Pourquoi ne voient-ils pas notre souffrance , notre désarroi .Nous n'avons plus rien , nous ne sommes plus rien ..... notre culture, notre éducation  ne nous permettent pas de nous plaindre ; les miens s'en remettent à la tristesse et à la peine de ceux qui , déracinés , ne veulent plus se battre pour vivre, survivre devrais-je dire...nous avons froid, nos vêtements ne sont pas faits pour ces latitudes, nous avons faim, nous sommes séparés , livrés à nous-mêmes , qu'avons-nous fait de terrible pour recevoir cela ?

et personne ne vient nous dire ce qui va se passer , ce qui se passe , que se passe-t-il donc?

 Nous voulons voir le ciel , priez notre Dieu, nous désaltérer, faire nos ablutions et prier.

Vous mes frères, mes soeurs que j'ai dû abandonner sur cette terre qui n'était pas la nôtre. j'ai prié pour que vous revenez parmi nous. Dès que vous avez posé le pied sur cette île, votre vie c'est arrêtée ici, sur l'île de Lérins dans l'année 1847. Vos noms sont gravés sur mon chapelet.



17/11/2008
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