L\'Emir Abd el Kader

La monnaie de l’Emir Abdelkader, de Mounir Bouchenaki




La monnaie de l’Emir Abdelkader, de Mounir Bouchenaki : Un système monétaire à la portée nationale

> L’ouvrage, une des publications de la bibliothèque nationale et qui vient d’être publié aux éditions Necib, est en réalité une thèse de mémoire secondaire rédigée en vue de l’obtention du diplôme d’Etudes Supérieures, choisi par son auteur en raison de la rareté des informations relatives à la numismatique algérienne avant la conquête coloniale.


D.R

> L’ouvrage, une des publications de la bibliothèque nationale et qui vient d’être publié aux éditions Necib, est en réalité une thèse de mémoire secondaire rédigée en vue de l’obtention du diplôme d’Etudes Supérieures, choisi par son auteur en raison de la rareté des informations relatives à la numismatique algérienne avant la conquête coloniale. un sujet entrepris vers la fin des années soixante sous la direction du maître-assistant René Galissot de la Faculté des Lettres d’Alger au Département d’Histoire moderne et contemporaine. Peu d’études se sont intéressées de près à la monnaie algérienne avant l’ère coloniale, à l’exception des rapports de soldats français qui, durant l’invasion militaire, y font mention.

> C’est surtout la découverte le 16 février 1966 d’un trésor vieux de 132 ans à Al-Asnam, au douar Sidi Aroussi, composé d’un important lot de monnaies de cuivre du temps du prestigieux Emir Abdelkader par des ouvriers agricoles contenant 497 monnaies de cuivres, qui a poussé Mounir Bouchenaki, auquel Mohamed Temmam directeur alors du musée des Antiquité d’Alger avait confié ces pièces trouvées, à effectuer des recherches poussées dans ce domaine jusqu’alors inexploré pour les Algériens.
Cette découverte de pièces frappées par l’Emir — dont les retombées historiques sont inestimables pour les chercheurs qui portent un regard critique sur l’histoire de la première résistance algérienne à l’occupation française — était restée relativement méconnue alors qu’elle était la preuve irréfutable de l’importance des traces de l’Etat qu’avait constitué l’Emir. car en dehors des documents de ce dernier, ne subsistent que quelques rares témoignages de récits des prisonniers français aux alentours des années 1835-1848, qui racontent leur captivité dans les camps de leur adversaire et qui fournissaient une somme de renseignements qui permettaient parfois aux militaires de mieux apprécier les forces et les potentialités de l’Emir.
Mais comme l’affirme l’auteur, ces documents restent introuvables en Algérie aussi bien à la Bibliothèque nationale qu’à la Bibliothèque universitaire où ils de devraient se trouver.
ne restent alors pour les personnes intéressées que les documents matériels, à savoir la monnaie et les instruments de frappe qui constituent une source également importante pour le numismate et l’historien de la période qui a suivi la conquête de l’Algérie. La difficulté du sujet fut de prime abord ressentie par P. Ernest-Picard, directeur de la Banque de l’Algérie en 1930. celle-ci réside dans le fait selon que les sources de l’histoire financière de l’Algérie sont encore inégales et pour beaucoup d’entre elles dispersées pour donner dès cette période une évaluation fiable. car : «Au moment de la conquête de l’Algérie, le gouvernement français ne semble pas s’être préoccupé spécialement du problème de la circulation monétaire dans le pays. Aussi l’attitude du chef de la résistance n’est est que plus remarquable», fait remarquer l’auteur qui ajoute plus loin : «L’intérêt que suscite la frappe d’une monnaie par un homme occupé essentiellement à résister à l’envahisseur étranger nous amène à poser également un certain nombre de questions et à nous demander comment et par quels moyens l’Emir a-t-il pu réaliser cette œuvre ? Qu’elle était d’autre part l’utilisation de cette monnaie, dont nous mesurons peu à peu l’importance en fonction des lieux de découverte, aussi bien sous les territoires sous contrôle de l’Emir que dans le Constantinois, alors que le pays était en partie occupé par les français ?
La connaissance de la monnaie d’Abdelkader peut nous aider à mieux comprendre les efforts d’unification territoriale et de modernisation de l’Etat algérien entrepris par l’Emir.» Cette entreprise menée sous le signe de la religion — et l’on retrouve de larges extraits de versets du Coran sur les pièces mises à jour — permet à l’auteur d’affirmer que contrairement aux idées reçues, la monnaie frappée à Tagdempt, qui représentait la première ébauche de la souveraineté nationale, que cet Etat composé de milliers de troupes des différentes régions du pays était loin d’être pauvre — certaines pièces classées en trois catégories n’étaient pas seulement en cuivre mais en argent — malgré l’effort de guerre et qu’il fut malheureusement stoppé et détruit par les français.
L’auteur rapporte d’ailleurs que le commerce avec ces derniers était interdit durant la période des hostilité par l’Emir qui voulait ainsi asseoir son autorité ; il poursuit en attestant qu’en temps de paix, le chef de la résistance avait réussi à installer chez les communautés autochtones, un véritable monopole du commerce sur certains produits. Cette monnaie, restée longtemps après en circulation, a été à son tour retirée en 1849 en raison des mesures prises par le ministère de la guerre français de concert avec celui des Finances dont les agents de perception expédiaient les pièces pour être fondues à la Monnaie.
Lynda Graba



23/06/2014
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