L\'Emir Abd el Kader

Le lieutenant-colonel Lucien de Montagnac à M. de Leuglay

Le lieutenant-colonel Lucien de Montagnac à M. de Leuglay

Philippeville, le 24 janvier 1843,

 

[...]

 

" Après cela, avec nos mains de niaise philanthropie, nous sommes trop bonasses dans nos actes d énergie [...]. Qui veut la fin veut les moyens. - selon moi, toutes les populations qui n’acceptent pas nos conditions doivent être rasées, tout doit être pris, saccagé, sans distinction d’âge ni de sexe ; l’herbe ne doit plus pousser où l’armée française a mis le pied.

 

Si nos tendres cœurs saignent d’anéantir tout ce qui résiste, entassez hommes, femmes et enfants sur des bâtiments de l’Etat, et expédiez-moi tout cela aux îles Marquises ou ailleurs. Tuez ou exportez ainsi quelques tribus, et je vous réponds que les autres se défendront contre ce fantôme [Abd el-Kader] qui les terrifie.

 

Chaque fois qu’un chef de tribu a trahi ou n’a pas agi avec vigueur, tous les hommes de la tribu doivent être tués, le reste exporté.

 

Les tribus doivent nourrir l’armée lorsqu’elle voyage, et, si les vivres n’arrivent pas à point donné, razzia pour la première fois, mort et exportation en cas de récidive.

 

Si je me laissais aller à ma verve d’extermination, je vous en remplirais quatre pages. Lorsque les peuplades venues d’Arabie inondèrent l’Afrique, elles ne soumirent les Berbères qu’en employant les moyens que je prône. - Agissons donc de même, si nous voulons en finir.

 

Mais que diraient nos philanthropes ? ces braves gens qui passent leur vie à rechercher les moyens d’améliorer le sort des assassins, des galériens, de toutes les canailles, en un mot !

 

[...] Le rêve auquel je reviens tous les jours est celui-ci : l’Afrique nous appartient aujourd'hui. " Mais il faut encore se maintenir, protéger, châtier les tribus. Et pour ce but, il préconise la formation d’un corps de 2000 jeunes volontaires, " un corps franc " qu’il commanderait. " Eh bien ! dans deux ans, je vous promets qu’il ne resterait pas un Arabe ayant la plus légère velléité de lever le nez, à cent lieues à la ronde ".

De montagnac - lettres d’un soldat, neuf années de campagnes en Afrique - correspondance inédite du colonel de Montagnac publiée par son neveu [Charles, fils de Elizé de Montagnac ]- Paris Plon 1885 ( 503 p)



10/02/2013
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