L\'Emir Abd el Kader

Corrélats plus ou moins directs

Il est intéressant d'avoir en tête ce que des auteurs connus ont dit sur des thèmes abordés par l'Emir Abdelkader en son temps ainsi que le point de vue de savants et intellectuels arabes .

I. AUTEURS

Goethe : West-östlicher Diwan, le Divan

"Wer sich selbst und andre kennt

wird auch hier erkennen :

Orient und Occident

sind nicht mehr zu trennen.

Sinnig zwischen beiden Welten

sich zu wiegen, lass' ich gelten ;

also zwischen Ost-und Westen

sich bewegen, sei's zum Besten!"

traduction de H.Lichtenberger

"d 'Orient et d'Occident"                    

Celui sui se connaît lui-même et les autres

reconnaîtra aussi ceci :

l'Orient et l'Occident

ne peuvent plus être séparés.

Heureusement entre ces deux mondes

se bercer, je le veux bien ;

donc aussi entre l'Est et l'Ouest

se mouvoir, puisse cela profiter ! ".

Buffon "Histoire naturelle des animaux"  Le cheval  (extrait)

La plus noble conquête que l'homme ait jamais faite est celle de ce fier et fougueux animal qui partage avec lui les fatigues de la guerre et la gloire des combats; aussi intrépide que son maître, le cheval voit le péril et l'affronte, il se fait au bruit des armes, il l'aime, il le cherche et s'anime de la même ardeur; il partage aissi ses plaisirs, à la chasse, aux tournois, à la course, il brille, il étincelle; mais docile autant que courageux, il ne se laisse point emporter à son feu, il sait réprimer ses mouvements, non seulement il fléchit sous la main de celui qui le guide, mais il semble consulter ses désirs, et obéissant toujours aux impressions qu'il en reçoit, il se précipite, se modère ou s'arrête, et n'agit que pour y satisfaire; c'est une créature qui renonce à son être pour n'exister que par la volonté d'un autre, qui sait même la prévenir, qui par la promptitude et la précision de ses mouvements l'exprime et l'exécute, qui sent autant qu'on le désire, et ne rend qu'autant qu'on veut, qui se livrant sans réserve, ne se refuse à rien, sert de toutes ses forces, s'excède et même meurt pour mieux obéir.(...)

Gérard de Nerval extrait de " Les filles de feu" suivi de"Aurélia".

(1808-1855)

(...)La république des lettres est la seule qui doive être quelque peu imprégnée d'aristocratie,-car on ne contestera jamais celle de la science et du talent.

La célèbre bibliothèque d'Alexandrie n'était ouverte qu'aux savants ou aux poètes connus par des ouvrages d'un mérite quelconque.Mais aussi l'hospitalité y était complète, et ceux qui venaient y consulter les auteurs étaient logés et nourris gratuitement pendant tout le temps qu'il leur plaisait d'y séjourner.

Et à ce propos,-  permettez à un voyageur qui en a foulé les débris et interrogé les souvenirs, de venger la mémoire de l'illustre calife Omar de cet incendie de la bibliothèque d'Alexandrie, qu'on lui reproche communément.-quoi qu'en aient dit bien des académiciens.Il n'a même pas eu d'ordre a envoyer sur ce point à son liutenant Amrou.-La bibliothèque d'Alexandrie et le  Sérapéon, ou maison de secours, qui en faisait partie, avaient été brûlés et détruits au IV ème siècle par les chrétiens, - qui, en outre, massacrèrent dans les rues la célèbre Hypatie, philosophe pythagoricienne.Ce sont là sans doute des excès qu'on ne peut reprocher à la religion, - mais il est bon de laver du reproche d'ignorance ces malheureux Arabes dont les traductions nous ont conservé les merveilles de la philosophie, de la médecine et des sciences grecques, en y ajoutant leurs propres travaux,- qui sans cesse perçaient de vifs rayons la brume obstinée des époques féodales.

 

II.SAVANTS ET INTELLECTUELS ARABES

Description de la ville de Damas par Idîsî

Le pays de Damas est l'un des plus délicieux pays de Dieu.Les eaux qui arrosent Ghûta proviennent de la source nommée Fîja, qui surgit du sommet d'une montagne; elles descendent comme une grande rivière du haut de cette montagne avec un bruit et un fracas surprenants qu'on entend de fort loin.Dans l'intervalle compris entre le village de Abil et la ville, ces eaux se partagent en divers canaux connus sous le nom de Nahr-Yazîd, Nahr-Thawra (...)Nahr-Yashkûr et Nahr-'Âdiyya; les eaux de ce dernier ne sont pas potables, parce que c'est là que se déversent les immondices, les ordures, les eaux sales et les rigoles de la ville; il la traverse par le milieu et il est coupé par un pont sur lequel on passe.Les autres canaux dont nous venons de parler entrent dans la ville et coulent dans les maisons, dans les bains, dans les jardins et dans les marchés.

Description de Damas par Ibn Jubayr

Que Dieu , très haut, la garde! Damas, paradis de l'Orient, point d'où s'élève sa lumière rayonnante, sceau des pays d'islam que nous avons visités, nouvelle mariée que nous avons admirée après qu'elle eut soulevée son voile. Elle s'était parée de fleurs et de plantes aromatiques, elle apparaissait dans la robe de brocart vert de ses jardins.Elle était éminemment belle, assise sur le siège nuptial, parée de tous ses atours.

Damas s'honore d'avoir abrité le Messie et sa mère -que Dieu les bénisse!- sur une colline, séjour tranquille, arrosée d'eaux vives où s'étend une ombre épaisse et où l'onde est semblable à celle du Salsabîl au paradis.Ses ruisseaux serpentent partout, ses parterres sont parcourus d'une brise légère, vivifiante.La ville se montre à qui la contemple dans son bel éclat et lui dit :"Viens donc dans ce lieu où le charme demeure!".Le sol de Damas est si saturé d'eau qu'il aurait presque envie d'être sec et les pierres dures vous crieraient presque: "Frappez du pied, c'est là que vous pourrez faire vos ablutions avec une eau fraîche et que vous pourrez boire!".Les jardins entourent Damas comme le halo entoure la lune, le calice la fleur.A l'Est, sa Ghouta verte d'étend à perte de vue et vers quelque direction qu'on porte les yeux sa splendeur éclatante retient le regard.Combien ont eu raison de dire ceux qui parlaient de Damas : "Si le paradis est sur terre , Damas y est, et s'il est dans le Ciel, Damas rivalise avec lui et est à sa hauteur!".


Al-Idrîsî, Nuzhat al-mushtaq fî ikhtirâq al-âfâq, encore appelé Livre de Roger, Sicile, 1154

Vue d'un aqueduc dans le quartier d'Albayzin à Grenade

Lithographie G. Engeimann, XIXe siècle.BNF, Estampes et Photographie (Vb151 P145522)

Description de Damas (1)

"Le pays de Damas est l'un des plus délicieux pays de Dieu. Les eaux qui arrosent Ghûta proviennent de la source nommée Fîja, qui surgit du sommet d'une montagne ; elles descendent comme une grande rivière du haut de cette montagne avec un bruit et un fracas surprenants qu'on entend de fort loin. Dans l'intervalle compris entre le village de Abil et la ville, ces eaux se partagent en divers canaux connus sous les noms de Nahr-Yazîd, Nahr-Thawra, (…) Nahr-Yashkûr et Nahr-'Âdiyya ; les eaux de ce dernier ne sont pas potables, parce que c'est là que se déversent les immondices, les ordures, les eaux sales et les rigoles de la ville ; il la traverse par le milieu et il est coupé par un pont sur lequel on passe. Les autres canaux dont nous venons de parler entrent dans la ville et coulent dans les maisons, dans les bains, dans les jardins et dans les marchés."

Al-Idrîsî, Nuzhat al-mushtaq fî ikhtirâq al-âfâq, encore appelé Livre de Roger, Sicile, 1154

Description de Damas (2)

"Que Dieu, très haut, la garde ! Damas, paradis de l'Orient, point d'où s'élève sa lumière rayonnante, sceau des pays de l'Islam que nous avons visités, nouvelle mariée que nous avons admirée après qu'elle eut soulevé son voile. Elle s'était parée de fleurs et de plantes aromatiques, elle apparaissait dans la robe de brocart vert de ses jardins. Elle était éminemment belle, assise sur le siège nuptial, parée de tous ses atours. Damas s'honore d'avoir abrité le Messie et sa mère – que Dieu les bénisse ! – sur une colline, séjour tranquille, arrosée d'eaux vives où s'étend une ombre épaisse et où l'onde est semblable à celle du Salsabîl au paradis. Ses ruisseaux serpentent partout, ses parterres sont parcourus d'une brise légère, vivifiante. La ville se montre à qui la contemple dans son bel éclat et lui dit : « Viens donc dans ce lieu où le charme demeure ! » Le sol de Damas est si saturé d'eau qu'il aurait presque envie d'être sec et les pierres dures vous crieraient presque : « Frappez du pied, c'est là que vous pourrez faire vos ablutions avec une eau fraîche et que vous pourrez boire ! » Les jardins entourent Damas comme le halo entoure la lune, le calice la fleur. À l'est, sa Ghouta verte s'étend à perte de vue et vers quelque direction qu'on porte les yeux sa splendeur éclatante retient le regard. Combien ont eu raison de dire ceux qui parlaient de Damas : « Si le paradis est sur terre, Damas y est, et s'il est dans le Ciel, Damas rivalise avec lui et est à sa hauteur ! » "

 

Ibn Djubayr, Voyages, 1184

La Sicile du roi Guillaume II

"La plus belle des cités de la Sicile est la résidence de son roi ; les musulmans l’appellent la cité al Madina et les chrétiens Palerme ; c’est là que demeurent les musulmans citadins ; ils y ont des mosquées et les souks qui leur sont réservés dans les faubourgs sont nombreux. Tous les autres musulmans habitent les fermes, les villages et les autres villes, comme Syracuse, etc. Mais c’est la grande cité, résidence du roi Guillaume qui est la plus importante et la plus considérable ; Messine ne vient qu’après elle (...)

L’attitude du roi est vraiment extraordinaire. Il a une conduite parfaite envers les musulmans ; il leur confie des emplois, il choisit parmi eux ses officiers et tous, ou presque tous, gardent secrète leur foi et restent attachés à la foi de l’islam. Le roi a pleine confiance dans les musulmans et se repose sur eux dans ses affaires et de l’essentiel de ses préoccupations, à tel point que l’intendant de sa cuisine est un musulman (...)

Ce roi a des palais superbes et des jardins merveilleux, particulièrement dans sa capitale. À Messine, il a un château, blanc comme la colombe, qui domine le rivage de la mer. Il a un choix nombreux de pages et de femmes esclaves. Il n’y a point de roi des chrétiens qui soit plus splendide en sa royauté, plus fortuné, plus luxueux que lui (...) Un autre trait que l’on rapporte de lui et qui est extraordinaire, c’est qu’il lit et écrit l’arabe."

 

 

 
 

 

 



 


 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 



22/06/2009
0 Poster un commentaire

A découvrir aussi


Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 59 autres membres